Wednesday, June 9, 2010

* Nouvelles d'une ancienne! (du Viet Nam)

Je voudrais partager avec vous une lettre que j'ai recu ce matin, que Mỹ Tuyệt m'a donné la permission de poster telle quelle:
Bonjour Cam Sa,
On a perdu contact des decades deja, tu te rends compte! Ai Lieu est venu me voir durant son dernier sejour, et ca a reveille tant de souvenirs. Elle m'a vraiment donne un coup d'emotion tant pour les souvenirs passes que par la peine qu'elle a mise pour me chercher...
Qu'es tu devenue? J'ai entendu dire que tu es aux Etats Unis. Pour ma part j'ai ma petite famille avec 2 garcons, dont l'aine est en classe terminale aux Etats Unis. Je travaille dans l'education, ayant pris la releve de ma mere pour notre petite ecole maternelle. Mon mari est aussi dans l'education.
Je te passe un petit mot pour te dire bonjour et pour te dire que l'idee de convenir une reunion de notre promotion est excellente.
Passe le bonjour de ma part a toutes les amies qui sont sur ton reseau et bonne sante à toi et ta famille.
Phan My Tuyet
phanmytuyet@hotmail.com
Je suis tellement contente que nous avons fait beaucoup de progrès, grâce à tout le monde, pour relier nos liens! Notre réseau s'aggrandit chaque jour. Qu 'est-ce qu 'on fait sans l' Internet?

Je finis par un poème qui me ramène beaucoup de souvenirs. Ce n'est pas ma faute si les soeurs m'ont appris à aimer la poésie et surtout Baudelaire.

Le flacon

Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu' ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l'Orient
Dont la serrure grince et rechine en criant,

Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient.

Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or.

Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l'air troublé; les yeux se ferment; le Vertige
Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains;

Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.

Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Des hommes, dans le coin d'une sinistre armoire
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,

Je serai ton cerceuil, a mable pestilence!
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison preparé par les anges, liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon coeur!

Charles Baudelaire

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